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48 UNE ÉVASION A PIERRE-SCIZE vous être agréable. J'écrivis de suite à M. de Pontgibaud, qui habite l'antique château de Pontgibaud (2), bien connu des touristes qui fréquentent les stations thermales de l'Au- vergne. M. de Prunelé ne m'avait pas trompé, je reçus de son obligeant ami tous les renseignements demandés, ce qui me permet de présenter aujourd'hui avec un nouvel intérêt, aux lecteurs de la Revue du Lyonnais, les Mémoires du comte de M***. Albert-François de More, de Chaliers, de Pontgibaud, naquit à Clermont-Ferrand en 1758. Son père, M. de Cha- liers, autrement dit le comte de Pontgibaud, avait été très jeune, incorporé dans les mousquetaires noirs; il fut fait chevalier de Saint-Louis en 1754, et eut un œil crevé à Rosbach. Il avait épousé, en premières noces, Marie-Char- lotte de Salaberry, dont il eut trois enfants : une fille, qui mourut jeune, et deux fils, dont le cadet est l'auteur des Mémoires. Les premières années d'Albert de More de Pont- gibaud se passèrent auprès de sa grand'mère maternelle, la présidente de Salaberry; il était, nous dit-il, d'un carac- tère opiniâtre et emporté, et ne cédait jamais, même aux menaces. Il fut placé ensuite au collège de Juilly, tenu alors par les Oratoriens; il en sortit à seize ans. Ses parents paraissent s'être peu occupés de lui; son père, devenu veuf, habitait seul le château de Pontgibaud ; il ne sortait jamais, (2) La construction du château de Pontgibaud remonte au xn= siècle ; il fut bâti par les dauphins d'Auvergne ; il appartint aux La Fayette, aux Roquelaure, aux princes de Pont-Lorraine, enfin aux More en 1756. Morcelé et vendu à la Révolution, ce château fut racheté plus tard par son ancien propriétaire, M. de More de Pontgi- baud. Depuis plusieurs années, il est en voie de restauration, grâce au zèle éclairé de son propriétaire actuel, M. le vicomte de Pontgibaud.