Revue du Lyonnais » série 5 - n°5 ( 1888 ) » pp.037

                     DÉRIVÉS DU RHÔNE                      37

 coûtant 190 millions, elle ne sera pas mauvaise 'pour en
 coûter 200. S'il est sage d'arroser 130,000 hectares, ce ne
 sera pas une folie d'en arroser 135,000, ou s'il est insensé
d'en arroser 135,000, ce ne sera pas sage d'en arroser
 130,000. Dans une affaire de cette importance, quelques
légères modifications au projet n'en changent pas la valeur
intrinsèque.
   Peu m'importe donc que le projet présenté aux Chambres
diffère légèrement de celui que je prévois.
   Cependant pour l'étude théorique et générale que je
vous propose, il est nécessaire, à un moment donné, de se
reporter à des faits, d'avoir quelque chose de matériel qui
supporte même nos chiffres ronds et approximatifs, et à
quoi notre esprit se ressaisisse.
   Lorsque j'aurai besoin d'un de ces renseignements de
fait, je les prendrai Jdans le projet qui paraît le plus auto-
risé.
   Cela dit, Messieurs étudions la question des canaux dé-
rivés du Rhône, c'est-à-dire recherchons s'il est utile et
sage de construire des canaux d'irrigation dérivés du Rhône.



                       CHAPITRE II

                    DISCUSSION GÉNÉRALE



  On peut étudier cette question à plusieurs points de vue.
  D'abord, au point de vue technique, on pourrait recher-
cher quelles sont les difficultés de construction. Vous com-
prendrez que je ne m'aventure pas sur ce terrain. Un
avocat est tenu professionnellement de disserter de omni rt