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4^0              LIEU PRÉCIS DU MARTYRE

dans le voisinage de l'autel; 3 0 il faudrait bien, avant tout,
que les tenants de cette opinion se missent d'accord entre
eux tant sur le lieu exact de cet autel que sur la nature de
Fédifice qui l'avoisinait. Or, les uns, comme saint Adon et
Ménétrier, acceptent le fait de l'existence du temple et de
l'autel, mais refusent d'admettre qu'ils aient pu exister à
Ainay, parce que, disent-ils, Ainay n'était alors qu'une île
sans importance; malheureusement, après cette réflexion
judicieuse, ils s'égarent eux-mêmes en plaçant le temple et
l'autel à Bellecour ; ils oublient en effet que Bellecour est
une conquête considérablement postérieure sur le fleuve.
Les autres, comme A. Bernard, les localisent entre les églises
actuelles de Saint-Pierre et de Saint-Nizier. D'autres enfin,
avec Martin-Daussigny, les mettent sur la place Ncuve-
des-Carmes, aujourd'hui rue Terme, au pied même du
coteau Saint-Sébastien. Si Martin-Daussigny n'avait parlé
que de l'autel et du temple, il aurait mille fois raison; mais
il gâte sa trouvaille quand il ajoute qu'à côté du temple il
y avait un cirque : il s'est simplement mépris sur la nature
de l'édifice qui, de fait, avoisinait le temple de Rome et
d'Auguste; il a vu des arènes et un amphithéâtre, là où il
n'existait qu'un édifice destiné aux réunions des députés
gaulois.
   Déjà longtemps auparavant, des chroniqueurs lyonnais
et d'anciens plans de la ville avaient mentionné, sur cet em-
placement, soit une uaumachie, soit un amphithéâtre.
Artaud, qui a tant fait pour la science archéologique, a
adopté la naumachie ; il en donne même une belle et poé-
tique description. Un autre archéologue, également illustre,
n'accepte ni l'une ni l'autre de ces opinions : il ne voit là
que les restes d'un théâtre; et il explique ses raisons. Nous
voyons dans la brochure de M. Raverat quelle était la
nature de l'édifice représenté par ces ruines; et il est bon de