Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     DE SAINT POTHIN                     461

remarquer que le plan d'un théâtre concorde parfaitement
avec le plan du monument consacré aux députés gaulois, à
l'exception toutefois que le massif de maçonnerie qui servait
 de soubassement à l'autel de Rome et d'Auguste, et qui se
trouvait au-devant du demi-cercle où existaient plusieurs
rangs de gradins, a été pris par Comarmond pour la scène
d'un théâtre. Les récents travaux topographiques de
M. Vermorel viennent confirmer de tous points notre ap-
préciation.
    Quant à l'erreur sur Ainay, elle provient, semble-t-il,
d'une interprétation exagérée d'un mot de Grégoire de
Tours. Ce célèbre chroniqueur dit quelque part, en décrivant
le lieu où furent réunies les reliques des martyrs : « LOCHS
Me, in quo passi sunt, Aihanaco vocalur ; et ipsi martyres a
qiiihisdam Athanacenses vocantur, » — « le lieu dans lequel
ils ont souffert, se nomme Ainay, et quelques-uns les
appellent les Martyrs d'Ainay. » Il y a là, j'en conviens, un
mot assez fort, « passi suni, ils souffrirent ; » mais on peut
l'entendre très bien de la fin du martyre, de la cérémonie
odieuse qui compléta la persécution, lorsque les cendres
des saints furent précipitées dans le fleuve. Je vais montrer
en effet, avec le baron Raverat, que Tépithète de « Martyrs
d'Ainay » n'a rien que de très-acceptable, puisque leurs
cendres furent jetées dans le fleuve, au pied même du pic
ou promontoire d'Ainay, tout à côté de la rivière. Mais, on
le constate, rien dans le texte de Grégoire de Tours n'au-
torise à placer à Ainay le temple et l'autel de Rome et
d'Auguste.
   II. Le supplice de S. Pothin et de ses compagnons a eu
lieu très probablement dans l'amphithéâtre d'Orfitus et de
Maximus, sur le sol de la ville impériale. — A l'endroit où
s'élève aujourd'hui l'Antiquaille, était le palais impérial
d'Auguste avec ses prisons : un double passage souterrain le