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                          CHRONIQUE LOCALE                              399
   Cette vaste scène est apte plus que toute autre à faire manœuvrer des
armées en bataille. Depuis qu'on joue Sieba avec un monde d'acteurs et
de figurants, des costumes resplendissants, des décors d'un luxe inouï,
des danses étourdissantes et une musique d'une verve endiablée, la
foule accourt, non-seulement de la ville, mais de la campagne. On
s'enivre du bruit des cuivres, on croit rêver en voyant ces changements
à vue, on se figure être sous l'influence du hachich indien et on se de-
mande ce que sera la vie bourgeoise, la vie prosaïque et terre à terre
quand on se réveillera ?

   — M. Pagny vient de terminer le buste en marbre de notre regrettée
poète, M" c Louisa Siefert. Cette œuvre remarquable, commandée par
le Conseil municipal, est destinée au Musée de Lyon.

   — La Société protectrice des animaux, à Lyon, met au concours le
sujet suivant, dont le prix sera une somme de 200 fr. et une médaille
de vermeil : Traité élémentaire des rapports de l'homme avec les animaux,

   — Le goût des arts, qui se propage partout, a tait naître ou dévelop-
per des bibliothèques et des musées dans toutes les villes. Villefranche
et Tarare font de véritables sacrifices pour leurs collections, et Roanne
a fièrement publié le catalogue de ses richesses. Nous avons reçu : In-
ventaire au Musée de Roanne, dressé par ordre de l'administration munici-
pale au mois de janvier 1880, par M. Coste, conservateur, et M. Barri-
quand, conservateur-adjoint, avec le concours de M. Didier Remonlet.
Roanne, Chorgnon, 1880, in-8°, et nous avons été charmé de voir
avec quel soin cette ville recueillait les débris archéologiques et artisti-
ques de son passé, avec quel art elle les avait classés à côté des
peintures, des statues et des gravures qui ornent les murs de ses
salles. Avec les portraits des Foréziens célèbres, le Musée de Roanne
 offre, en effet, une foule de morceaux de sculptures, des croix, des co-
lonnes, des écussons, des panneaux, des meubles veuant de ses vieilles
 abbayes, de ses couvents et de ses châteaux. Le temps et la passion des
hommes les avaient mutilés. Un patriotisme éclairé les a sauvés à ja-
 mais de la destruction.

   — La Société libre, fondée à Paris, pour le développement de l'ins-
truction publique, vient de décerner une médaille d'honneur à notre
collaborateur et ami, M. Théodore Véron, pour ses travaux d'art et de
littérature, et particulièrement pour son Dictionnaire annuel et encyclopé-
dique, organe de l'Institut universel des sciences, des lettres et des arts du
XIXe siècle; juste récompense accordée au zèle, au savoir et au courage
d'un homme entièrement voué au culte de l'intelligence et des idées
généreuses.