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DE LA PRIMATIALE DE LYON 255 rée passion de ce que ce très illustre et sacré collège, se- condé de très peu de personnes et de secours, s'étoit opposé à leur rage, faisant voir qu'il ne s'écartoit de la vertu et de la bravoure de sa tige et du zèle de ses ayeuls pour la dé- défense de la foi, ils fondirent les cloches pour faire de l'artillerie; ils enlevèrent également les armes de la ville et celles du roi, où à côté l'une de l'autre (comme il paroit es églises de S. Croix, des Carmes, des Célestins et ail- leurs) et au lieu de la figure de saint Michel qui pend au bas du collier de l'ordre de]chevalerie institué sous son nom, ils firent graver une rose qui servit autrefois de devise aux al- tesses royales d'Angleterre, duc de Lancastre et duc d'Yorck, l'une blanche, l'autre rouge; mirent en poudre la tiare élevée sur les armes de Sixte IV, dit François de Rouvre, avant son exaltation, qui sont au vestibule de cette église. Ils fondirent un crucifix d'argent massif qui étoit dans l'église Saint-Etienne, brûlèrent et fondirent les chapes et autres ornements d'autels de drap d'or frizé donné à cette basilique par Sa Majesté Anne de Bretagne, le duc de Berri et plusieurs autres grands seigneurs, estimés plus de 100,000 écus, une image du crucifix traînée depuis le faubourg S.-Just jusqu'au milieu de la ville à laquelle on disoit, en passant, outrage ; le même arrivé à S. Gal- mier en Forests; mais le sacrilège, un mois après, fut jette du clocher en bas. Ils brisèrent les chœurs des églises; celui de S. Jean, l'un des plus somptueux de France, étoit bâti de marbre noir, enrichi de plusieurs colonnes de jaspe et de porphyre, avec des figures dedans et dehors, tirées du Vieux Testament. Un ministre nommé Ruffy (ou Roux, provençal) ayant fait abattre un grand crucifix élevé au mi- lieu de cette métropole, dont une partie étoit d'argent et l'autre couverte de lames de même métal, après avoir été mis en pièces, il le fit porter chez lui ; enfin, il n'y a figure I