page suivante »
366 QUELQUES MOTS
prov. : apoundre). V. a. Ajouter, allonger; se dit surtout
des objets que l'on attache. Ex. : « appondre une corde Ã
une autre— Les pauvres gens ont tant de mal à appondre
les deux bouts. » S'emploie au figuré. Ex. : « J'ai appondu
un verre de vin de la Galée à un verre de vin de Sainte-
Foy. » Participe passé : appondu.
Ce mot qui semble tellement naturel à la langue fran-
çaise que, durant quarante ans, je l'ai cru français, vient
du latin littéraire apponere, comme le français pondre, de
ponere. Appondre est le complément naturel de pondre,
au sens primitif de pomre, mettre. Il a sa contre-partie
non moins naturelle dans dépondre, dépondu (\. ces mots.)
Appondre s'est exactement formé comme pondre.
appon(è)re, régulièrement contracté en appon're par la
chute de la voyelle latine atone occupant l'avant-dernière
place, a donné appondre par le changement de nr en ndr
comme dans cendre, (cira'rem), semondre, (summoK're),
tendre (ten're), pondre (po«W), e t c . .
Le participe passé est appondu, comme pondu pour pon-
dre, et répondu pour répondre. Le participe ne s'est donc
pas formé avec le participe latin, mais avec l'infinitif
lyonnais.
APPONSE. S. f. Ajouture. Le provençal n'a pas apponse,
mais apoundure, formé avec l'infinitif apoundre, tandis que
le lyonnais vient du participe latin apposita. C'est ainsi
que le français a répons ou réponse, de responsus, et non
pas répondure, de répondre. Au contraire, moudre a fait
mouture; ajouter, ajouture, e t c . .
Apposita, devenu apos'ta (v. appondre), s'est changé en
appossa par la transformation de st en ss comme dans
angokfe (angm/ia), tewon (terfonem), boiweau Qoustel-
lus, hukrier (orfiarius), etc. Sur la transformation de l'a
final en e muet, v. anche. Apposse est devenue apponsepur