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68 USE FAMILLE KOBI.E elle perdit sa mère ( i ) . Son père, d'une bonne famille du Bourbonnais, était un vieux soldat, engagé dès l'âge de neuf ans au service du roi. Il restait seul avec quatre en- fants : deux fils, Martial et Chambolles, comme leur père officiers dès leur plus tendre jeunesse ; et deux filles, Odile et Alexandrine, l'aînée, malheureusement privée de sa rai- son, et l'autre l'héroïne de notre livre. Confiée aux soins affectueux d'une sœur de son père, Alexandrine ne fut point élevée au couvent, comme l'étaient alors la plupart des jeunes filles. A tort ou à raison, elle s'en lamentait sou- vent. « Que ne suis-je au couvent! disait-elle, là seulement « je puis être heureuse. » Hélas! il n'était pas dans sa des- tinée de l'être jamais. Elle fut surprise à l'âge de treize ans par la Révolution. Si jeune qu'elle fût, elle nota dès lors dans son esprit, avec une rare fidélité, les événements qui se pressaient. Ecrits le plus souvent au jour le jour, les souvenirs de MIle des Echerolles sont, en général, parfaitement conformes à la vérité. Ils ajoutent presque toujours, quand ils ne les corri- gent pas heureusement, aux récits des contemporains que nous connaissions déjà . C'est un nouveau témoignage à consulter désormais dans la grande enquête qui se fait et se refait sans cesse, autour de nous, sur les origines du régime actuel. Quelques traits suffiront, croyons-nous, pour donner un aperçu de la valeur historique de l'ouvrage. Sans parler des premières réunions de brigands qui s'an- nonçaient alors et qu'elle caractérise bien en les qualifiant (i) Madame des Echerolles était née de Tarsade. Distraite, parlant peu., jouant mal, elle n'était pas, nous dit sa fille, faite pour le inonde; mais les qualités de son cœur et de son esprit la rendaient chère à ses amis.