Revue du Lyonnais » série 4 - n°9 ( 1880 ) » pp.174

^74                NOTICE SUR LA COMMUNE

   Notre vallée de la Brevenne ne fut pas épargnée et le
souvenir de l'invasion arabe y a subsisté, quoique assez
confus ; les dégâts et les ravages furent considérables, pa-
raît-il ; tous les villages furent détruits et l'Arbresle dut alors
soutenir un siège mémorable, dont quelques vieillards ont
conservé le souvenir d'après les récits de leurs ancêtres, à
ce que nous assure M. Gonin... Les habitants de la vallée
attribuent aux Sarrazins la construction de l'aqueduc sou-
terrain dont on retrouve les débris sur la rive gauche de la
Brevenne et qui portent le nom de thus ; il n'en est rien,
puisque l'aqueduc est romain, mais il est possible, comme
on l'a dit, que les habitants s'étant réfugiés dans ces sou-
terrains, les Sarrazins les y découvrirent et en firent un
grand carnage, ou bien encore, ce qui est plus probable,
les derniers Sarrazins se sont réfugiés dans ces retraites
pour se dérober à la poursuite acharnée dont ils étaient
l'objet; on comprend que les habitants attribuent en-
core aux Sarrazins (ce qui est évident pour eux) la cons-
truction de ces sombres souterrains où ils s'étaient cachés.
    Des familles ont conservé dans le pays le nom de Sarra-
zin; des localités portent le même nom.
    On prétend aussi que le château de Chamousset fut un
des derniers lieux occupés par les Arabes, alors que leurs
compagnons avaient déjà évacué le pays.
    Ce fut alors un bien triste moment pour toute la vallée
de la Brevenne et les populations durent énormément souf-
frir d'une pareille invasion,qui subsista depuis 731 jusqu'en
737, avec une intermittence de un an ou deux.
    Le règne de Charlemagne donna quelque répit au Lyon-
nais ; à sa mort, de nouvelles divisions survinrent et que
nous indiquerons bien rapidement : par le traité de Verdun
(843),Lothaire, fils de Louis-le-Débonnaire, eut pour sa part
la Lotharingie comprenant le Lyonnais; en 844, il donna à