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236 CHR0N1Q.UE LOCALE Cette statue, de 2 mètres 3 5 de hauteur, est taillée dans un mono- lithe venu des belles carrières de Tarascon. Le mouvement du bras en avant a fait douter quelquefois que l'œuvre fût d'une seule pierre. En 1878, M. Bailly avait concouru à N-ancy pour le buste de M. Thiers. Sur soixante et dix-huit concurrents, il avait eu, sans pro- tection et sans appui, la dixième place. En 1879, au concours pour le groupe de la Défense de Paris, sur cent sept projets, il avait obtenu la dix-neuvième place. Il avait eu pour rivaux les plus habiles artistes de Paris. La ville de Tarare, fière de son enfant, vient de lui confier l'exécu- tion d'une statue colossale en bronze pour l'ornement d'une de ses places. — Deux jours après l'inauguration de la statue de Gerson, c'est-à -dire le 4, la chapelle du lycée s'est trouvée envahie par la foule des anciens élèves de M. l'abbé Noirot, à qui on veut aussi consacrer un buste de marbre dans la salle des Lyonnais illustres. Un service était célébré à l'intention du prêtre et du penseur qui a eu, par son enseignement d'élite, une si haute influence sur la société lyonnaise, et le nombre des assis- tants a prouvé combien on se souvenait des leçons du maître. Un émi- nent prélat, dont Lyon garde aussi le souvenir, Mgr l'évêque de Sois- sons, a fait ressortir, avec une vive et chaleureuse éloquence, tout ce que la vie de M. l'abbé Noirot avait eu de beau et de grand dans l'in- telligence, la vertu et le caractère. — Le 4 avril, la Société des amis des arts va clore son Exposition. Par suite des réparations faites au Palais des Arts, l'emplacement s'est trouvé, cette année, tellement défectueux que les toiles n'ont pu être appréciées comme elles le méritaient. La grande peinture a fait à peu près défaut. A part le Christ de Henner, la Velleda d'Armbruster, Un chasseur sous Louis XIII, par Hermann-Léon, prétexte à peindre des chiens magni- fiques, un Saint Sébastien de Chanut, plein de bonnes intentions et de promesses, une Tête de Christ de Faivre-Duffer, Otello par Gide, on n'a guère eu que de très bons tableaux de genre comme le Pont de la Guïl- lotière de Sicard, acheté par la ville, Astolphe et Joconde par Hillemacher, La première pipe par Salles, les allégories de Comte ; la Fontaine de Bonirote, les trois toiles de Chatigny, de très bons tableaux de fleurs, souvenirs de notre grande Ecole lyonnaise, des portraits, des paysages, des marines, assez bons pour être goûtés, mais trop loin de la perfec- tion pour passionner la foule.