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LA PIERRE A ÈCUEIJ.E 443 Du côté du nord, sur un plateau secondaire où les pins sont encore les plus serrés et les plus élevés, se trouve une pierre qui paraît y avoir été posée par l'époque glaciaire, de forme cubique, ayant environ un demi-mètre de côtés : elle repose seule sur le sol revêtu d'une maigre bruyère, mais ce qui l'a fait remarquer, c'est, sur la partie supérieure, une cavité évidemment creusée de main d'homme, ayant 22 centimètres de diamètre sur 14 centimètres de profondeur : cette cavité est garnie, dans la partie qui décline, d'une échancrure ressemblant à une petite rigole d'écoulement : elle porte dans le pays le nom d'Eaielle. de saint Martin. Elle offre la plus grande analogie avec le Mortier de saint Martin que M. Vincent Durand a reconnu à la Valla, et qu'il décrit, dans un Mémoire présenté au Congrès scientifi- que d'Autun en 1876, « une excavation hémisphérique, grossièrement et régulièrement creusée à la partie supé- rieure d'un bloc de granit qui affecte la forme d'un pupitre à écrire. Le diamètre de la cavité est de 23 centimètres, et sa profondeur de 12... La roche de l'Ecuelle, ajoute plus loin le savant secrétaire de la Diana, occupe le sommet d'un petit mamelon situé à 1,400 mètres, au sud-est de la Valla, sur le territoire de la commune de Saint-Just-d'en-Bas. » On est frappe de la complète analogie de ces deux blocs à écuelles dont on trouve de nombreux similaires en France, en Suisse, et dans beaucoup d'autres pays. M. Aymard, vice-président de la Société académique du Puy, qui a étudié ces pierres à écuelles (1), auxquelles se rattachent d'ordi- téressante sur la station préhistorique de Solutrè, par MM. Ducrost et Lortet. — Nous croyons que cette station est au moins contemporaine de celle que nous décrivons: peut-être même, cette dernière lui est-elle antérieure à en juger par le manque d'indices de civilisation au suc de la violette. (1) Annales de la Société académique du Puy, 1861, p. 311-371. — Cité