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404 POESIE Oh ! vois-tu, je jouis sans cesse, De's qu'un rossignol me caresse De son bec brun, Ou lorsqu'un papillon me baise, Ou quand la fleur m'enivre à l'aise De son parfum. On dit que je suis éphémère, Mais la blonde aurore est ma mère, Et je renais, Chaque matin sous lafeuillée, Transparente, aimable, éveillée ! Tu me connais ! Pourtant, ami, tu peux m'en croire, Si, dans ta soif, tu veux me boire, S'il faut pour loi Périr un jour sous ton bec rose, La mort me sera douce chose, je m'offre, moi ! Le bouvreuil égoïste, ainsi qu'on l'est sur terre, Descend de son feuillage, et s'avance, disant : — Le sacrifice donc n'est plus un grand mystère, Meurs, gouttelette, meurs ! J'ai soif, je ne puis taire Que mon gosier est sec, sous le ciel écrasant. — Tout-à -coup, il la boit, cette pauvre chère âme, — Cette goutte, plutôt ! — Il a déjà chanté, Puis, il n'y songe plus, ses trilles sont de flamme ! Et dans son dévoûment, la rosée était femme ! Le bouvreuil a repris son beau timbre enchanté. ADÈLE SOUCHIER.