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         HEU PRÉCIS DU MARTYRE DE SAINT POTHIN               459

fait l'aveu de bonne grâce, et il déclare avec franchise qu'il
appelle la discussion et, par conséquent, la lumière sur la
solution qu'il propose.
   Je viens de parcourir son étude ; j'ai suivi l'argumentation
de l'auteur dans les moindres détails, et j'avoue que son
idée me paraît aussi judicieuse que nantie de bonnes raisons.
Aussi ne me proposé-je point de rompre avec lui la première
lance, mais plutôt de lui servir de témoin et de faire office
de rapporteur.
   Laissons de côté tous les détails relatifs à la description
de l'antique Lugdunum, détails d'un grand intérêt, mais
qu'il faut lire dans le texte ; et, venant de suite à la question
brûlante, cherchons à établir avec précision le lieu où saint
Pothin et ses compagnons endurèrent le martyre.
   Tout le monde connaît la date exacte de l'année du
supplice, 177; on sait aussi qu'il fut consommé sous Marc-
Aurèle. Eusèbe, dans une lettre fameuse, nous en a conservé
l'histoire : malheureusemente ette lettre nous est parvenue
mutilée, et l'on serait bien curieux d'en connaître les
fragments perdus.
   Quoi qu'il en soit, la thèse du baron Raverat est celle-ci:
« Ce n'est pas dans le prétendu cirque voisin du temple
« d'Auguste, à Ainay, qu'eut lieu le martyre; mais c'est
« très probablement dans l'amphithéâtre d'Orfitus et de
« Maximus. »
   Etablissons successivement ces deux points.
   I. Le supplice de saint Pothin et de ses compagnons n'a
pas eu lieu dans le cirque ou amphithéâtre prétendu qui
avoisinait le temple et l'autel d'Auguste, à Ainay. — L'auteur
en donne trois raisons : i° le témoin le plus autorisé, Eusèbe,
ne dit rien de pareil; 2° le culte qu'on rendait à Rome et à
Auguste ne comportait pas les jeux sanglants, en sorte que
le supplice cruel de tant de victimes est un fait impossible