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                     EN USAGE A LYON                      455

AULLAGNE (Forez : aulagne, allogne), s. f. Noisette. Du
 lat. avellana. Avellana, devenu av'llana (sur la chute de Ye,
 v. ablager), a laissé choir le v, car des consonnes doubles,
 c'est ordinairement la première qui disparaît : su/et
 (sufy'ectus), afoué (acfooeatus), ché/if (ca/>rivus). Allana
 a changé ail en au : ma/va (mauve), a/ba (aube), a/vea
 (auge), a/tare (flMtel). Reste ana devenu agne. Il n'y a pas
 de doute qu'il y a eu une forme rustique avelhnea.
 Nea, nia deviennent gne : Monta^Å“ (montawea),
 châtaigne (castanea), araire (aranea), campagne (cam-
 pam'a), etc.
AVAL, s. m. Ne s'emploie que dans cette expression : Un
 aval d'mw pour dire une trombe,une pluie énorme. Aval
 est pris ici pour chute. C'est le vieux français aval, venu
 de ad vallem.
AVALÉ, ÉE (campagnes du Lyonn. : avala), adj. particip.
 Pendant, flape. On dit en patois de quelqu'un qui a les
 joues avalées, pendantes : Oui a le viaillies avala. Avalé
 est du vieux français. Avaler avait primitivement le sens
 de descendre : aller aval.
AVEINDRE. (Camp, du Lyonnais : avéra, aventa;Roanne :
 aveinta). V. a. Atteindre, saisir, tenir de la main. Ex. :
 Fais-moi donc passer la casse. — Je ne peux pas l'avein-
 dre. Il est français. Le dictionnaire de l'Académie dit :
  « Aveindre, tirer une chose hors du lieu où on l'avait
 placée. » Ce n'est pas exactement notre sens. Le mot est
 d'ailleurs tellement tombé en désuétude partout ailleurs
 que dans le populaire lyonnais, que bien peu de personnes
  le comprendraient.
    En patois : Aventa me iquien; « Descendez-moi cela ; »
  Avéra me sou livro « atteignez ce livre et donnez-le moi »
  (Cochard).
  De advenire, par la transposition fautive, sur l'antépénul-