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4)6 QUELQUES MOTS tième, de l'accent tonique, qui était dans le latin littéraire sur la pénultième. Advenire, devenu advenu (v. appondre), a intercalé le à habituel dans la combinaison nr (v. le même mot). Les autres changements sont : e devenu et devant n : frein (fraium), rein (rai), veine (vma), etc., et la suppression du à de la préposition adventice: apercevoir (a^percipere), arriver (a^cipare), arrière (ai-retro), etc. La transposition de l'accent tonique, qui est la. clef de la transformation, est démontrée par la forme du patois saintongeois : veindre. Ou coumince à veindre, « il com- mence à venir, » et par celles du patois du Bcrry et du Maine : veindre et convà ndre, venir et convenir. AVENGLÉ, subst. participial. Un homme ou une femme extrêmement glouton et avide. Ex.: Tu manges comme un aveuglé. Au fig. extrêmement cupide, avare. Quand on ne possède pas d'historique, il est rare qu'il n'y ait pas quelque obscurité dans l'étymologie. Il paraît cependant difficile de ne pas reconnaître dans ce mot une formation du vieux français engouhr, avec la racine à 'avidus, qui est lui-même un dérive du verbe aveo, je désire ardemment. Engouler a pour racinegula, dont nous avons fait gueule, et je crois qu'on peut hardiment supposer qu engouler répond à un latin populaire ingulare. Aveuglé est donc avens-ingulare {aveo se construit avec l'infinitif), d'où avenglé, par l'abréviation du premier mot, et la chute de Vu d'ingulare en vertu du principe que la voyelle brève qui précède immédiatement la voyelle tonique disparaît toujours en français (v. ablager), ex. avec la voyelle u: ambler (de amb [«,] lare; affubler, de affib\it\ lare; bailler, de baj\u\lare ; bâcler, de bac\iî\lare; etc. Sur la transformation de are en er, voyez ablager. On voit que l'orthographe étymologique devrait être