Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
454                    QUELQUES MOTS
    Arteus et arlox me paraissent venir à'aiiîfex. I accentué
 donne o dans ordonner (ordmare), frotter (fnctare),
 frôler (fnctulare). Sur la chute de e, il suffit de se rappeler
 que la dernière syllabe atone latine disparaît toujours en
 français.
ARTIGNOLLE, s. m. Terme très méprisant. Un artignolle
 n'est ni un « pignouf, » ni un « fesse-mathieu, » ni un
  « pigne-cul, » ni un « truftler, » ni un « clampin. » Il
 n'est pas tenu d'être mesquin comme le pignouf, avare
  comme le fesse-mathieu, ladre et flagorneur comme le
 pigne-cul, grossier comme le truffier. Clampin se rap-
 procherait un peu plus, mais le clampin n'est pas néces-
 sairement faiseur d'embarras comme l'artignolle. Un
 artignolle est de nature petit, vif, verbeux, remuant,
  menteur, hâbleur, sans consistance, sans parole, sans
 tact, sans délicatesse, e t c —
     Etym. Péjoratif à'Artet (y. ce mot).
ARTON, s. m. pain. Il ne se dit guère que dans ces
  expressions : « Quel troc d'arton !... Donne-moi un chique
  d'arton, » et autres analogues. Il s'emploie de même en
 Languedoc, suivant M. P. Gras. Le marseillais Guys le
 cite, en 1776, comme usité encore dans les campagnes,
  mais il s'est perdu dans le provençal moderne. Il n'existe
 guère non plus dans nos campagnes du Lyonnais ; à Lyon
 même, il a persisté. On le rencontrait aussi dans un
  certain argot dont se servaient les anciens colporteurs de
  nos campagnes et où se trouvaient un assez grand
  nombre de dérivés du grec.
     On dirait arton du grec pur, car c'est l'accusatif d'apr^
  pain, mais il en est venu par l'intermédiaire du bas-latin
  artona, ce qui explique le déplacement de l'accent, qui est
  sur la première syllabe en grec, et sur la seconde en fran-
  çais. Si arton fût venu directement du grec, il eût fait arte.