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450 QUELQUES MOTS forme d'arc qui est fixé à la pointizelle. La pointizelle est l'axe sur lequel se déroule la canette lorsqu'elle est logée dans la navette. La pression des arquets a pour but d'empê- cher la canette de se dérouler trop vite, et, par conséquent, de maintenir une certaine tension à la trame. Dér. d'arc. ARRAISONNER, v. a. C'est le verbe raisonner, avec plus de force, ex. : « Je l'ai arraisonné pour tout de bon. » Sur l'adjonction du préfixe a, v. arregarder. ARRAPER, s'arraper (Rom. arapar;Vrov. : arapa;A\y. cott.: arrapar; Saintonge: arraper), v. neut. et réfléchi. Adhérer par une substance gommeuse ou de semblable caractère. Ex : « J'ai touché de la peige, mes mains arrapent... Il y avait de la confiture sur ce plot et ma culotte s'y est arrapée... Ma chemise s'est arrapée. » En provençal, Mistral l'emploie dans le sens réfléchi et dans le sens actif de saisir : Mai d'un Prouvençau à l'Angles s'arrapo (plus d'un Provençal à l'Anglais s'accroche). Lou gaiar toncadou subran l'arrapo i flanc (le vigoureux bouvier soudain l'em- poigne parles flancs). Le vieux français l'employait égale- ment au réfléchi et à l'actif: Lcdil Guillaume..., qui sarrapa h l'un des bras de laditle femme.... Le suppliant, arapa ledit Pierre au col (Du Cange). Dans le sens de saisir, le lyonnais emploie le verbe agraper (v. ce mot). Cependant Et. Blanc dit : Checun d'eux aussitôt vous arrape un coupable Et le couche à bouchon tout le long d'une table. Du bas latin arrapare. Sur la transformation de are en er, voyez ablager. Arrapare était la forme populaire de arripere, avec un déplacement fautif de l'accent qui, dans arripere, est sur Yi. Ce déplacement avait eu lieu en latin rustique dans beaucoup de verbes en ère (v. Brachet).