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LA PIERRE A ÉCUELLE 445 nicurée si vivaoe ( i ) dans l'esprit des peuples qui se sont succédé, et qu'elle ait toujours conservé quelque chose du merveilleux. Ce nom de saint Martin rappelle l'un des hommes les plus vénérés du catholicisme, mais de ce qu'aucune céré- monie de la religion chrétienne ne se rattache à ces monu- ments, mégalithiques pour la plupart, on doit conclure qu'ils se rapportent à des usages qui lui sont étrangers. Or, l'on sait que, dès le vtc siècle avant notre ère, les Celtes avaient pour prêtres les Druides (2), qui formaient un grand corps distinct de l'aristocratie guerrière, des cheva- liers et de la masse du peuple. « Us se recrutaient, dit M. Léopold Niepce, par libre adoption, par affiliation dans les uns et dans les autres, sans autre condition que le savoir et la capacité consacrés par de longues épreuves. Ils étudiaient les lois qui relient les phénomèmes de la nature, les mys- tères de la terre et des astres ; ils prévoyaient l'avenir en interrogeant le vol des oiseaux, les entrailles et le sang des victimes, célébraient les sacrifices et guérissaient les maladies.» Qu'était-ce donc que ces sacrifices, inutiles dans leur assis- tance ? Tous les auteurs .sont d'accord pour attester qu'ils consistaient en l'immolation de victimes humaines; « la religion des sacrifices humains, a-t-on dit avec justesse (3), (1) On voit encore de nos jours, dans les pèlerinages boudhistes, des femmes apporter de l'eau du Gange jusque dans les montagnes du Penjab et en arroser ces signes, en vue de devenir mères. —L. Niepce, loc. cit. (2) Voy. l'introduction à l'Histoire du canton de Sennecey, par M. L. Niepce, p. 184, et le Discours sur la nature et les dogmes de la religion gauloise, par M. de Chiniac. — On lit dans ce dernier ouvrage que la morale des Druides se résumait en trois articles capitaux : Honorer les Dieux, ne faire aucun mal, exercer son courage. (3) Ma.ùiieujl'Auvergneanté-historique, p. 27.