Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         LA PIERRE A ÉCUELLE                            441
 vers la bruyère, des ruisseaux rapides qui creusent profon-
 dément le terrain maintenant découvert, et entraînent des
 morceaux de silex cacholonguès, taillés ou polis, ou des
 fragments de vases grossiers rappelant l'âge préhistorique
du renne : ces débris attestent la présence de ce peuple
 nommé Celtes, Gaëls ou Gaulois, qui vinrent s'établir dans
 nos contrées, émigrant des plateaux indiens de l'Arye, où
 la terre ne pouvait plus suffire à nourrir leur multitude sans
 cesse croissante. Ils trouvèrent établis, dans les sombres
forêts ou à travers les immenses marécages de l'Europe,
quelques rares Troglodytes qui logeaient dans les cavernes;
 ils chassèrent peu à peu ou détruisirent cette première race
mongoloïde. Us apportaient avec eux la culture du froment,
de l'orge, et principalement du seigle ; c'est du celtique
segal, que ces aryens étaient, à l'arrivée de César, appelés
Ségusiaves dans nos contrées. Leur richesse consistait dans
les troupeaux qu'ils menaient au pâturage ; leur nourriture
se composait du produit de leur chasse ou du lait de leurs
bestiaux ; leurs vases montrent une pâte grossière, pétrie à
la main, mal cuite au soleil, sans aucune ornementation.
Pour armes, ils avaient une massue, une lance en silex, un
arc et des flèches de silex d'une finesse et d'une régularité
surprenantes, travaillées en forme de feuille de laurier ; ils
se servaient, comme instruments, de'grattoirs de pierre ou
de marteaux de grès.
    Plus industrieux, cependant, que leurs devanciers et
obligés de lutter contre la nature ou les fauves, ils se cons-
truisirent des huttes (1) rondes^ formées de claies garnies


   (r) Nul à cette époque n'était assuré ni de son gîte ni de sa vie : c'est
ce qui explique qu'ils habitaient de préférence les hauteurs pour mieux
se défendre des attaques des pillards ou des animaux : on trouve des
traces de cette habitation jusque sur des cîtnes réputées inaccessibles.