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442 LA PIERRE A ÈCUELLR de terre argileuse et de paille, recouvertes de roseaux ( i ) et assises, pour leur donner plus de hauteur, sur des cavités, de même dimension, creusées dans le sol en forme de cônes tronqués : la fumée du foyer (2) devait s'échapper par une ouverture pratiquée dans la toiture. Au suc de la violette, on retrouve la trace certaine de trois de ces trous connus en archéologie sous le nom de Mardelles ( 3 ) ; les excavations ont été en partie comblées par les couches d'humus que la suite des siècles y a amassées; le bois, l'argile, les roseaux ont naturellement disparu, mais des fouilles, nous le croyons du moins, feraient retrouver l'aire de petits cailloux desti- née à assainir le sol, des débris de céramique, des fragments d'os et des cendres d'anciens foyers ; il semble qu'on aper- çoit encore, à l'entour, le rempart en terre et gazon qui garantissait la hutte de l'envahissement des eaux pluviales. Ces habitations primitives, qui annoncent l'enfance de l'art, suffisent à préciser la présence de l'homme, sur ce pla- teau supérieur du monticule, à une époque qu'on ne peut fixer absolument, mais au temps de l'âge de pierre (puis- qu'on y retrouve les silex hydratés), lors de la période qua- ternaire, que les géologues reculent à 6,000 ou 8,000 ans (4) au moins. (1) Au temps de Vitruve (liv. 11, ch. I er ), les Espagnols et les Gau- lois bâtissaient encore leurs maisons de charpente et de terre grasse et les couvraient de roseaux. Ce fait est confirmé par Strabon.iv, 197, et par Hérodien, liv. vu, p. 523. (2) Archives du Muséum de Lyon, i—19. (3) Belloguet, Ethnogênie gauloise, § ix. — M. Gaillard, au Congrès archéologique de Châteauroux en 1873, affirma que ces mardelles se rapportent aux peuplades préhistoriques étrangères aux Gaulois.—Selon M. Hubert, la mardelle n'était point destinée à une seule famille, mais à un groupe : celles du suc de. la violette sont trop petites pour autoriser cette opinion. (4) Voir dans les Archives du Muséum de Lyon, vol. 1, la notice si in-