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4r2 UN VOYAGEUR ANGLAIS A LYON lesquelles ils avaient des surplis de soie noire légère ; l'un d'eux était le plus bel homme que j'aie jamais rencontré dans toute la France. Dans une chapelle voisine du chœur, il y a un rétable, très ancien et très riche, avec une repré- sentation du Christ et de la Vierge Marie, très exquisement peinte et dorée, mais elle a beaucoup perdu de son ancienne beauté ; on dit qu'elle a été la plus belle peinture de la France. « Auprès de ce couvent, se trouve un très charmant et très plaisant jardin de l'archevêque de Lyon, le plus beau de ceux que j'ai vus dans toute la France, à l'exception de ceux des Tuileries et de Fontainebleau. Ce jardin a de nom- breuses belles allées et une grande abondance de fruits exquis de diverses espèces, et un grand nombre de carrés plantés pour le plaisir et pour le profit. Il y a aussi une belle pépinière de jeunes arbres, et à l'état de point de vue, le plus beau bosquet que j'aie jamais vu ; il est entouré d'un grand nombre, de beaux arbres qui au printemps forment une vue délicieuse. « Beaucoup des mules du roi viennent à Lyon chargées de marchandises, et c'est là qu'on les décharge de cequ'elles ont apporté. Elles ont sous leurs museaux des musettes en osier où l'on met du foin qu'elles mangent en marchant. Comme frontière et comme œillères on leur met trois plaques de métal, en cuivre ou en laiton, marquées des armoiries royales. De leur front sur leur nez pendent des morceaux de draps de couleur, qui sont généralement rou- ges et garnis de longues franges et d'un grand nombre de glands en forme de houppes mobiles. Sur le pont de l'Arar, j'ai causé avec un pèlerin. Il m'a dit qu'il avait été à Compostelle, en Espagne, et qu'il allait à Rome, mais qu'il devait nécessairement passer par Avi- gnon, ville de France qui depuis de longues années a appar-