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406 POÉSIE II EUX Du rivage des eaux quémaillent, revenus, Le gazon d'émeraude et la fleur d'améthyste; Du bord des longs sentiers au vulgaire inconnus, Des grands bois dont la cime aux tempêtes résiste; Du penchant des coteaux où nos chœurs ingénus Ont foulé tant de fois les doux tapis du ciste; Du fond des buissons verts, du creux des rochers nus, Des champs, des prés, leur foule accourt, rapide et triste. Ils refont mes beaux jours, ces chers instants passés ; Ils redonnent leurs corps, leurs mouvements, leurs vies A ceux qui m'ont quitté presque au départ lassés. Etres purs ! les voilà dans leurs beautés ravies, Dans leurs âges brillants, matins sans avenirs ! — Ainsi je vais toujours avec mes souvenirs.