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» POÉSIE 407 III AHASVÉRUS ... O mihi tum quam molliter ossa quiescant ! Bucol., x. Oh ! que joyeusement reposeraient mes os A l'abri de ces bois pleins d'une clarté douce ! J'aurais pour lit funèbre un peu de cette mousse, Pour linceul ce feuillage aux mobiles réseaux ; Pour voisins le cristal frais et pur de ces eaux, Ce gazon dont l'émail chaque printemps repousse, Ce buisson qu'en passant tond la génisse rousse, Et ce chœur fraternel d'harmonieux roseaux. Par ces profonds chemins, par ces creuses vallées, D'où montent les senteurs des vieux pins exhalées, On entendrait au loin gazouiller les oiseaux, Rire les blonds pasteurs jouant sur la clairière, Tinter dans les moutiers l'appel à la prière : Oh ! que joyeusement reposeraient mes os ! A. PÉAN.