page suivante »
POÉSIE TROIS SONNETS I AU MATIN Voilà que du matin un doux rayon pénètre A travers mes volets et mes rideaux laissés ; Un premier rayon d'or se pose à ma fenêtre: Il sourit à mes yeux de leur veille lassés. Infortuné signal ! allons, il faut renaître Au jour, au monde, au bruit qui me sont annoncés, Et, chargé jusqu'au soir des liens de mon être, Passer et repasser par les chemins tracés. La lumière se montre, avec elle la vie. Déjà la foule vient de la foule suivie : Elle va sous le ciel lumineux et serein. Et je vais à mon tour ; puis cette multitude S'écrie, en me voyant à l'heure d'habitude : Heureux qui, comme lui, vit exempt de chagrin !