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CHRONIQUE LOCALE 397 d'art qu'on ne peut prendre pour modèle, admire les vertus morales de nos pères qu'on ne saurait trop exalter. Puis de la Grèce, de Rome et des Gaules, M. Chanliaux passe brusquement dans les Indes où il trouve le beau sous une autre forme, effleure l'Egypte, revient en Grèce, et termine les deux cents pages de son volume par ces quelques lignes qui résument sa pensée : < Puissions-nous donc, avec le culte de Vénus, t qui est celui de nos mères, de la famille et conséquemment de la patrie, faire aimer le Beau, qui est, en même temps, le Bon et le Bien. » Du système philosophique de l'auteur nous n'avons rien à dire, mais qu'il nous soit permis de regretter que pour un livre sur le Beau, M. Chan- liaux ait si profondément négligé le beau typographique. Sans dire que la forme est tout, nous croyons qu'elle aide, pour une grande part, au succès ; que l'auteur, qui a d'autres grands ouvrages sur le chantier, y pense pour l'avenir. Différentes brochures nous ont été adressées : nous n'en citerons que deux, mais importantes, l'une de M. Caillemer, doyen de la Faculté de droit : Les manuscrits Bouhier., Nicaise et Peiresc de la Bibliothèque du Palais des Arts, Lyon, Mougin-Rusand, 1880, in-8, rapport savant sur un certain nombre de manuscrits venus de la bibliothèque de Troyes, oubliés à Lyon et réclamés, pour la Bibliothèque nationale, par M. le Ministre de l'Instruction publique ; l'autre, Une visite à la Bibliothèque de l'Université, de Bdle, par un bibliophile lyonnais, Lyon, Aug. Brun, 1880, in-8. Il n'y avait qu'un érudit, à Lyon, capable d'écrire ces quarante- cinq pages ; on ne pouvait s'y méprendre, même quand la brochure n'eut pas été signée H. B. L'auteur signale, avec une sagacité aidée par de longues études, les rapports directs et continuels qui, au xv c et au xvi siècle, ont régné entre les imprimeurs-libraires de Bâle et ceux de Lyon ; il étudie les traces laissées dans ces deux villes, par ces éditeurs cosmopolites qui changeaient de nom en changeant de résidence ou de nationalité, ce qui rend si difficile de les reconnaître. Ainsi Michel Wensler, né à Stras- bourg, s'appelle, à Lyon, Michel de Bà le, parce qu'il venait de cette ville. S'il fût allé à Toulouse, on l'y eût certainement connu sous le nom de Michel de Lyon ; Jean Numeister est connu sous le nom de Jean d'Alby. De même Hans Von Stein s'appelle tantôt Joannès à Lapide, tantôt Jean de la Pierre; Wolf s'appelle Lupus ou Loup;; Kaiser est tantôt César, tantôt Empereur ; Han devient Gallus ou Lecoq ; Levesque est tantôt Episcopus, tantôt Bischof. Puis revenant sur cette ville élégante et riche qui s'enorgueillit, comme nous, d'avoir été fondée par Plancus, cité libre et sage qui a traversé la Réforme, des guerres, des sièges et des émeutes sans acte de van- dalisme, sans destruction de ses monuments et de ses oeuvres d'art,