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              LK SALON LYONNAIS                393

        C'est l'auberge des mariniers,
      Pleine dès les mois printaniers,
      Où l'on chante sous la feuillée,
      Tout en regardant couler l'eau
      Derrière les fleurs en rideau
      De la tonnelle ensoleillée.

        Quelles fritures de poissons !
      D'un fin saumon ou de goujons,
      Ça ! qu'on remplisse bien l'assiette !
      En ce temps-là comme on riait,
      Comme chacun se régalait
      Du pain bis et de la piquette !

        Un jour d'avril, un jour d'été
     Rend si facile la gaieté
     Et si folle aussi la jeunesse !
     Surtout quand on prend les sentiers,
     Pleins de menthes ou d'églantiers,
     Qu'au couchant la lune caresse.

        Le soir, on revenait joyeux,
     Trois à trois, d'autres deux à deux,
     Causant en côtoyant la berge.
     Naïves étaient ces amours...
     J'ai depuis, avec ces beaux jours,
     Regretté la petite auberge.

suivre).
                         MARIUS GRILLET.