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CHRONIQUE LOCALE — Du nouveau! ce mois? — Pas n'en manque. — Voyons? — Le Conservatoire vous répondra : Pluie et vent, gelée et tem- pête ; prenez vos fourrures. — Au mois de mai ? — Au mois de mai. Les artistes vous diront : Exposition de pein- ture à Paris; les amateurs de sport : Tir au stand, aux Brotteaux; con- cours hippique à Perrache ; ballons du couple Landreau ; courses an- nuelles au Grand-Camp ; les bibliophiles : Vous savez ? Lord Ash- burnham, dont le père avait acheté de Libri, sans en savoir la prove- nance, deux livres d'un Pentaleuquc du sixième siècle volés à la Biblio- thèque de Lyon, lord Ashburnham, prévenu par M. Léopold Delisle, mais protégé par la loi anglaise qui lui permettait de garder l'acquisi- tion faite de bonne foi par son père, rend à la bibliothèque de Lyon ce précieux manuscrit, à la seule et unique condition qu'on voudra bien se souvenir qu'il l'offre de son plein gré, généreusement et par un pur sentiment de justice et d'équité. — Approuvé. — Cette clause est accueillie en effet avec reconnaissance et joie par la ville de Lyon, qui rentre ainsi paisiblement et sans bourse délier en possession du trésor dont toute l'Europe savante s'est occupée depuis deux ans. A cette nouvelle, l'Académie des inscriptions et belles-lettres a voté d'unanimes remercîments à lord Ashburnham et à M. Léopold Delisle, et les Lyonnais, de leur côté, ne sépareront pas, dans leur vive recon- naissance, le nom du juste et généreux bibliophile anglais de celui du savant et zélé conservateur de la Bibliothèque nationale, dont les dé- marches et les négociations actives et prudentes ont obtenu un si heu- reux résultat. Le Penlatenqiic de Lyon, complet aujourd'hui de ses cinq livres, sera pour notre ville un trésor que lui envieront toutes les bibliothèques. Autre nouvelle de bibliophile : le premier jour de mai a vu paraître