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EN USAGE A LYON 363 un coup de baguette comme la couleuvre ou la vipère, il se casse en deux. Il est timide et inoffensif, quoique, dans le Bugey, les bergers redoutent beaucoup ce petit serpent au gris-de-fer brillant, dont ils croient les bles- sures mortelles. Le nom d'âne-vieux lui a probablement été donné parce que, à tort, les paysans le croient aveugle, à la façon d'un âne hors de service. C'est pour cela que dans le Lyonnais on l'appelle aussi borgne, et en Forez borlie. On sait qu'anciennement borgne signifiait aveugle. ANÉE (bas-latin: asinata). S. f., mot à mot, charge d'un âne, mais en réalité mesure de grains ou de liquides. Dans le Lyonnais, ânée ne s'emploie plus guère que comme mesure de vin. C'est une cenpote, soit 105 à 110 litres. Ex : « Ma vendange a fait beaucoup d'abondé cette année. J'ai eu quinze ânées et l'ouillage. » Nutron vin ne vaut l'anéa Que six vingt sous bien sovant. (Chanson de Reverony). L'ânée de blé était de 6 bichets. Dér. d'âne. C'est d'ailleurs du pur français, mais le mot prend une valeur variable suivant les pays. ANICHON. Petit ânon. C'est tout à fait à tort que le bon Molard prétend qu'il faut dire ânon. Ce n'est pas la même chose. Anon est le diminutif d'un âne. Anichonestle diminutif d'un ânon. ANIER (camp, du Lyon. : anf). S. m. Les Lyonnais ne nomment pas ânier celui qui conduit un âne, mais bien le boueur qui ramasse les équevilles déposées dans les rues par les ménagères. Ex. : « Parnon, dépêche-toi donc d'aller jeter aux équevilles ces flageoles gâtes, que l'ânier va passer ! »