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348 LES MONUMENTS D'ARTS on refit son jubé, les boiseries du chœur détruit par es protestants, et Clapasson dit « que le fond du sanctuaire devait être occupé par un grand ouvrage de sculpture qui représentera l'arbre de la Croix porté par des anges. » La Révolution l'a rasée ainsi que celle de Sainte-Croix. Plus heureuse que Saint-Etienne et Sainte-Croix, la Cathé- drale Saint-Jean a survécu à la tempête de 1793 ; mais elle a été aussi mutilée et profanée par les hommes de la Révolution qui en firent un Temple de la Raison et de la Liberté. L'époque de construction de notre Cathédrale n'est pas non plus bien connue. Sa plus ancienne partie qui formait un baptistère ne semble pas remonter au-delà du xiie siècle. Au xm e siècle, on commença la nef qui paraît avoir été terminée sous le règne de saint Louis, et en 1274, on put y tenir un concile. Chaque siècle a ajouté en suite quelque partie à cette vaste construction et la façade ne fut achevée qu'en 1476. Plus tard, de nombreuses chapelles ont été accollées aux flancs latéraux du monument. La plus remar- quable est celle dite des Bourbons dont je vais parler plus loin. Quincarnon nous a conservé les noms des ces chapelles, et a indiqué les tombeaux qu'on y voyait. L'intérieur de l'église était richement orné. On y admirait un jubé placé devant le chœur. « Renversé d'abord par les calvinistes, dit M. Leymarie, il fut relevé ainsi que la tribune ; on adopta pour sa construction l'ordre corinthien ; orné de bas-reliefs, de bonnes statues et de marbres de diverses couleurs, il fut achevé en 1607 et coûta au Chapitre 4,800 livres. Le jubé primitif était décoré d'un crucifix en argent que les calvinistes traînèrent dans la rue et qu'ils finirent par fondre. On le remplaça par un Christ en croix travaillé dans le goût de l'école de Michel-Ange. »