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                 DE LA PRIMATIALE DE LYON                     349

   Comme je l'ai déjà dit plus haut, c'est par l'église Saint-
Jean que les calvinistes commencèrent leurs dévastations.
Toutes les tombes mêmes furent fouillées et la cendre des
morts jetée au vent. Parmi ces tombes se trouvait celle du
cardinal de Saluccs ( i ) mort à Saint-Donat (Drôme) en
1419, qui avait légué à la Cathédrale des objets d'art des plus
précieux. Ses restes furent transportés à Lyon en 1420. Ce
tombeau, érigé dans le choeur, était des plus beaux. Il ne
nous en reste même pas un dessin, mais on peut facilement
s'en faire une idée par ces lignes que je puise dans le testa-
ment de ce prince de l'Eglise. « Volumus, dit-il, supra nos
fieri unam elevatam sepulturam condecentem in qua sit
imago nostra cum capa, genibus flexis, manibus elevatis ad
cœlum et sit scriptum « in sola misericordia Dei spero
salvari. »
   Dans la belle chapelle « de la Très Saincte Eucharistie »
dite des Bourbons, élevée en 1449, par le cardinal Charles
de Bourbon, primat de France, et par son frère Pierre VII,
duc de Bourbon et sire de Beaujeu, se trouvait le mausolée
du premier de ces deux princes. Quincarnonl'a décrit ainsi :
« Il y paraissoit des figures de haut relief et celle du cardi-
nal sur son mausolée, toute de marbre blanc. Une très
sçavante et artiste main fleurissant dans la statuaire de son
siècle, s'y vouloit rendre immortelle, n'eust été les impies
cnncmis.de la religion qui détruisirent, je dis bien plus,
assassinèrent tous ces monuments de piété en l'an de
grâce 1562. »
  Dans la chapelle de Notre-Dame du Haut-Don (de alto


  (1) Amédèe de Saluces, lombard de naissance, reçu chanoine de
Lyon en 1373, nommé archidiacre peu après, appelé aux sièges réunis
de Die et de Valence. (Voir Obituaire de Saint-Jean, publié par M. Gui-
gue, en 1867, p. 56, note 3).