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                    DE BACHET DE MEYZERIA                      305
Claude Fabri de Peiresc, conseiller au Parlement de Pro-
vence, le 15 avril 1634 (1).

                         PHILIPPE TAMIZEY DE LARROOJUE.



           Monsieur,

   Je n'ai point de paroles qui puissent exprimer le ressenti-
ment que j'ay de la faveur que vous m'avez faitte de m'en-
voyer le livre où est la vie d'Homère que je desirois voir.
Mais je suis bien déplaisant que ma curiosité vous ait fait
prendre tant de soing et de peine, et j'en aurois un extrême
regret, si cela ne m'avoit servi de moyen pour parvenir à
l'honneur d'estre connu de vous qui est un bonheur auquel
j'aspirois dès longtemps et que j'ay toujours souhaitté avec
passion par l'espace de plus de vingt ans, depuis que la re-
nommée publique m'a donné connoissance de vos rares
mérites et de l'affection que vous tesmoignez à procurer
l'advencement des bonnes lettres. Le contentement que je
ressens de me voir honoré de vostre bienveillance diminue
en partie la honte que j'ay d'avoir commencé cette connois-
sance par l'importunité que je vous ay donnée plustost que
par mes humbles services. Mais d'autre costé, je voudrais
bien estre heureux jusqu'à ce point là, que de mériter ce
bonheur en quelque façon, et de rencontrer des occa-
sions où je vous puisse tesmoigner la sincérité de mon af-
fection et l'ardent désir que j'ay de vous rendre service.
Puisqu'à présent je ne puis vous en donner d'autres preu-
ves, je m'efforceray de contenter au plustost l'envie que


 (1) Bibliothèque nationale. Fonds français, volume 9540, fol. 105.
Autographe.
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