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  304                    UNE LETTRE INÉDITE
  curieuses. Il passa en sa jeunesse beaucoup de temps à
  Paris et à Rome (1), et en ce dernier lieu, il fit quantité de
 vers italiens à l'envi avec M. de Vaugelas, qui s'y trouvait
  aussi. Depuis, il se retira chez lui, à Bourg en Bresse, et,
 s'il en faut croire un de mes amis et des vôtres, qui l'a
 connu fort particulièrement, il y mena une vie la plus char-
 mante qu'on saurait imaginer. Il était déjà connu et compté
 en France entre les premiers de son temps, soit pour l'es-
 prit, soit pour le savoir ; et c'était assez pour satisfaire une
 ambition raisonnable comme la sienne. »
    Pellisson donne beaucoup de piquants détails sur cet
 académicien qui ne résida pas, et on en trouve quelques
autres bien piquants aussi dans un article du Dictionnaire cri-
tique de Bayle, où il est proclamé « l'un des plus habiles hom-
mes du xvne siècle (2). » Je suis heureux de mettre sous
les yeux des lecteurs de la Revue du Lyonnais la lettre écrite
par leur docte voisin d'autrefois (3) à l'illustre Nicolas-


    (1) L'abbé d'Olir^li complète ainsi le récit de son confrère : « Il fut
 quelques années parmi les Jésuites, et régenta des classes à Milan. C'est
 un fait que Colomiez rapporte dans ses Opuscules, et que M. Pellisson
 pouvait bien rapporter hardiment, puisqu'il n'y a rien là qui ne fasse
 honneur et aux Jésuites et à M. de Mézériac. Il est heureux pour M. de
 Mézériac d'avoir été à si bonne école dans sa jeunesse, et il est glorieux
 pour les Jésuites d'avoir contribué à former un si savant homme. »
   (2) Edition Beuchot, t. X, p. 422-429. Bayle ne manque pas de si-
gnaler les « particularités bien curieuses » de la notice de Pellisson.
L'article du Dictionnaire critique a été sur quelques points rectifié et
surtout complété par l'abbé Joly (Eloges de quelques auteurs françois,
Dijon, 1742, in-8°, p. 1-84). Rappelons que Guy Patin (Lettre à Charles
Spon, du 16 avril 1650) range Bachet « parmi les plus savants de son
temps. »
   (3) Ce voisin s'est occupé de l'étymologie du nom ancien de la ville
de Lyon dans un petit travail spécial intitulé : Remarques sur l'origine
du mot LUGDUNUM, et sur un passage de Pline, travail qui a été imprimé
en tête des Epîtres d'Ovide (édition de la Haye, in-8», 1716).