Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       LA MER SAHARIENNE                         281
   En attendant que cette explication se produise, on s'ap-
puye sur les espérances qu'on en a conçues, pour nier de
nouveau l'existence d'une mer Saharienne ; mais M. Desor
qui avait déjà publié en allemand les notes du voyage fait
par lui, dans le Sahara, en compagnie de MM. Escher, de
La Linth et Martins (1), est revenu de nouveau à la charge
pour maintenir les conclusions que ses compagnons et lui
avaient tirées des phénomènes observés par eux et pour
affirmer de nouveau l'origine marine des terrains sahariens.
M. Desor rappelle, dans le nouvel ouvrage qu'il vient de
publier sur cette question (2), qu'après avoir trouvé un
grand nombre de cardium edule, à plusieurs mètres de pro-
fondeur dans le sable, près d'Om-el-Thiour, sur la rive
occidentale du Chott Melrhir, ses compagnons et lui se mi-
rent à rechercher minutieusement d'autres preuves de l'o-
rigine marine des dépôts sahariens, c'est-à-dire d'autres
coquilles, « attendu qu'il est bien rare que sur une plage
quelconque, il n'existe pas d'associations d'espèces. »
   La caravane était alors à une petite distance au nord
d'El-Ouad. Elle venait de dépasser l'oasis de Gomar et cam-
pait autour du puits de Bechana (3). Le sol était un plateau
recouvert d'une couche de gypse dur, sous lequel se trou-
vaient des couches de sables et de galets tantôt horizontales,
tantôt en stratification discordante. De nombreuses et pro-
fondes érosions avaient découpé tout le terrain, de manière
à permettre facilement l'étude de la contexture de ces cou-
ches jusqu'à une assez grande profondeur. Le chef de la

  (1) E. Desor, Aus Sahara und Atlas,.Wiesbaden, 1865.
  (a) E. Desor, La forêt vierge et le Sahara, p. 134. — Compte-rendu
somm. des séances de la Société de Géologie, n° 6, p. 21, séance du
26 janvier 1880.
  (3) Voir la carte de l'Algérie au 1,600,000e publiée, en 1873, par le
Dépôt de la guerre.