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                      EN USAGE A LYON                     267

   crête, pris au sens qu'il avait au moyen-âge : colline,
  montagne. (Cochard.)
ACCULÉ... ÉE, partie, passé, (v. ci-ap.)
ACCULER, v. a. Pour écukr. Ex. : « J'ai acculé mes groles. »
  Ce mot n'est pas une corruption à'écukr, car on trouve
  la locution souliers acculés dans le Moyen de parvenir, de
  Béroalde de Verville. C'est donc un mot primitif con-
  servé.
     On sait la faculté qu'ont certaines personnes d'estro-
  pier tous les mots, pour peu qu'ils aient quelques rap-
  ports de consonnance avec un autre, de signification toute
  différente. Le conducteur de la voiture des Roches àPé-
  lussin me racontait qu'il avait été cocher chez un bour-
  geois et que « son maître avait acheté six cents francs un
 feuilleton, qu'il avait fallu trois mois rien que pour ratifier
  les harnais. » Manière de dire comme on était gouré en
  achetant un phaéton. J'ai connu un brave menuisier qui,
  en parlant de ses souliers acculés, estropiait le mot
  d'une façon encore plus drôle, quoique plus inconve-
  nante. Cela ne prouvait que sa candeur. Cheval qui ne
  connaît pas l'avoine ne sait pas le bruit du crible, di-
 saient nos pères.
ACHATTIR (prov. agati), v. a. Allécher, affriander, atti-
 rer par l'appât de la bonne chère ou de toute autre ma-
  nière, comme on attire une chatte. Ex : « Pour achattir
 le Jules, il n'y a rien comme la crasse de beurre. » —
 Dalila avait achatti Samson par ses caresses. — Dériv.
 très expressif de chatte.
ACUTIR (S'), v. réfléchi. S'accroupir, se tenir serré. Au fig.,
 être indolent, mou, sans activité. Ex. : « Il reste toujours
 acuti au coin de feu. Impossible de le dégrober. »
     Dér. de cul. Etre acuti, c'est se tenir, mot à mot, le
 cul collé à sa chaise.