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         VIE DE JEAN DE PARTHENAY-LARCHEVÈQUE              225

   Lorsque Soubise arriva, la cause protestante était discré-
ditée et bien compromise. Serrée de près par les troupes
catholiques de Tavannes et du duc de Nemours, la ville
était aux abois, les ressources financières presque épui-
sées, et les greniers publics ne contenaient plus que pour
quinze jours de vivres. Par ses sages mesures, pleines de
fermeté et de modération, de justice et d'à-propos, Soubise
ramena la sécurité et la paix dans la ville, et un peu de
confiance dans les esprits. Par ses sorties opportunes et
habilement dirigées, il réussit à recueillir et à ramener d'a-
bondants convois de vivres. Par ses négociations avec les
Cantons suisses, il se procura des troupes nouvelles et
aguerries. Par la confiance qu'il sut inspirer, il put faire des
emprunts importants, au dedans comme au dehors. Bref, il
sut prolonger la résistance de la ville jusqu'à l'heure de la
paix générale, signée à Amboise, en mars 15 63. Il main-
tint même, pendant trois mois au-delà, Lyon sous la domi-
nation de son parti et ne quitta la ville qu'après y avoir
assuré, malheureusement pour un temps fort court, la li-
berté des cultes et le respect des personnes et des proprié-
tés de la minorité protestante.
   Les Mémoires du sieur de Soubise, publiés pour la première
fois par M. Jules Bonnet, nous font connaître la vie en-
tière de ce personnage, qui ne fut pas seulement un admi-
nistrateur habile mais aussi un homme de guerre estimé. Il
était apprécié par tous ses contemporains, et pouvait s'ho-
norer d'illustres amitiés. L'amiral de Coligny disait de lui
« que l'amitié qui estoit entre eux n'estoit point seulement
d'amys, mais de frères. » Rien de plus touchant que le ré-
cit de ses rapports d'intimité avec le maréchal de Strozzi,
parent des Médicis. Les Guises eux-mêmes qui le redou-
taient et qui cherchèrent maintes fois à lui nuire, rendaient
cependant hommage à son caractère. Enfin, et surtout la
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