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226 VIE DE JEAN-PARTHENAY-LARCHEVÊQUE Reine-Mère l'avait en grande estime et le consultait volon- tiers. Il conservait auprès d'elle son franc-parler, et ses conversations avec cette femme astucieuse qui s'est entou- rée de son temps d'un si profond mystère que l'histoire de nos jours hésite encore sur le jugement qu'il faut en porter, ces conversations sont peut-être la partie la plus intéressante et la plus originale de cette publication nouvelle. Aussi, peut-on s'étonner avec M. Bonnet qu'un homme de cette valeur n'ait pas trouvé sa place dans la galerie des hommes illustres et des grands capitaines de Brantôme « entre les Guise et les Coligny, dans le groupe formé par Montmo- rency, Nemours, Tavannes, Montluc et les Strozzi. » Il était, à tous égards, leur émule comme il était leur con- temporain. Les Mémoires réparent cette injuste omission. Ils ont moins de vivacité dans le style, mais une sincérité dans l'accent et une élévation dans la pensée qui compensent amplement ce défaut. Ce précieux écrit était resté, jusqu'à ces dernières années, complètement inédit. Il existait en deux copies que Ton peut presque considérer comme des originaux authentiques : l'un à la Bibliothèque nationale, l'autre dans la collection particulière de M. Dugast-Matifeux,de Montaigu (Vendée). « Ces deux manuscrits, d'écriture différente ont ceci de commun qu'ils offrent en marge des sommaires de la main de Catherine de Parthenay (fille de Soubise et femme du vicomte René de Rohan), ainsi que deux notes où Ton re- connaît la main de son ancien précepteur. » (Le célèbre mathématicien François Viète, auquel M. Bonnet attribue, avec des preuves à mon avis décisives, la paternité des Mé- moires eux-mêmes). C'est la copie du manuscrit de la Bibliothèque nationale, minutieusement coUationné sur celui de M. Dugast-Matifeux que M. J. Bonnet a publié.,