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.$20 DATE DE LA CRYPTK DF. SAINT-IR1ÎNHF. aux saints ; eût-il voulu le tenter, d'ailleurs, la piété du peu- ple chrétien n'aurait pas laissé une telle supercherie s'ac- complir sans réclamations. La permanence des reliques dont il s'agit, du Ve au xve siècle, prouve donc, d'une manière certaine, que la crypte où elles se trouvaient, n'avait pas été bouleversée dans cet intervalle de temps. Je pourrais borner ici ma réponse; passons, néanmoins, à la question archéologique, bien qu'en suite de ce qui précède, elle n'ait plus qu'un intérêt secondaire. Pas plus que mon honorable contradicteur, je ne saurais déterminer les caractères précis auxquels on reconnaît, d'une manière indubitable, l'architecture carlovingienne ; il en est quelques-uns cependant qu'on retrouve à peu près toujours dans les églises de ce style. Ce sont descolonnettcs comme supports et des ornements ciselés. Rien de sembla- ble dans l'architecture latine qui admettait des placages de marbres variés contre les parois. Voilà pourquoi le procès- verbal juridique de 1590, dont nous avons parlé, rappelle qu'avant les ravages des calvinistes, la crypte était « toute investie de marbres et pavée de même. » Ainsi est établie une distinction bien tranchée entre le pavé et la décoration des murs. Ce pavé n'a absolument rien de semblable à ceux aux- quels on fait allusion, tels que Vopus reticuJalum et l'opns spicaium, si multipliés en Italie. Il consiste en un simple assemblage de morceaux de marbres blancs et noirs, alternés, de petites dimensions, formant des compartiments géomé- triques, triangulaires et octogones, dans le genre de ceux qu'on trouve à Pompéi. A l'époque carlovingienne, les pa- vements se rapprochent déjà du style byzantin. La décora- tion des murs, au contraire, confirmée par le procès-verbal déjà cité de 1590 et la découverte que nous avons faite en