Revue du Lyonnais » série 4 - n°9 ( 1880 ) » pp.209

                 ORGUEIL
                    « VEILLÉE DE NOËL »


                            {Suite)




   « — Aoh ! fit tranquillement sir Pudding, c'est grave
peut-être; allons voir, messieurs, ce qui se passe là-haut.
   « Il se leva un peu lourdement et, suivi de son état-
major plus ou moins chancelant, gravit l'escalier de la tour.
   « Le speetable aperçu de la plate-forme était au moins
bizarre : du nord, et descendant lentement le Lot un peu
en diagonale, une centaine de feux-follets arrivaient, groupés
çà et là et dansant dans la brume.
   « Peu à peu le bruit du ressac fut dominé par des cla-
meurs confuses, cela ressemblait à des plaintes lointaines ;
tandis que, de l'autre côté, à gauche, le château du Fossat
était brillamment illuminé et que, comme au donjon tout à
l'heure, tout annonçaitaussiquel'ony faisait joyeuxréveillon.
   « — Par les cornes du diable ! —• lit un soldat dont les
dents claquaient un peu, sans doute à cause du froid, — si
ce n'est pas notre voisin d'en face qui nous joue un tour
de sa façon, je crois que c'est Satan en personne qu i com-
mande une expédition contre nous !
   « — Ne jure donc pas, interrompit un officier en bé-
gayant, c'est lui, c'est le diable en personne... il porte des
cornes... voyez!...
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