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    DEUX MOIS EN ESPAGNE
                      I er Mai 1861

                          (Suite)




   La sculpture n'étant point représentée ici dans une pro-
portion si effrayante; je puis dire que je n'ai rien vu de
bien remarquable dans sa portion moderne ; parmi les Å“u-
vres antiques, peu nombreuses aussi, il y en a quelques-
unes de capitales, telles que le groupe de Castor et Pollux,
le Faune au Chevreuil, la Vénus CapitoUne, dont les plâtres
sont dans tous nos musées ; il y a encore une magnifique
réunion des bustes de marbre des Empereurs romains;
mais toute cette collection de sculpture n'est qu'un acces-
soire convenable à celle des tableaux, et ne saurait entrer
en parallèle avec ce que possède Rome et Florence.
   J'ai parlé du cours à'Atocha qui coupe le Prado, il con-
duit à une église du même nom qui est la plus grande de
Madrid, et tient à son hôtel des Invalides ; elle n'a du reste
rien de remarquable ; on y conserve les drapeaux des pro-
vinces de l'Espagne, et ceux que les soldats ont enlevés à
l'ennemi ; c'est un lieu de pèlerinage très célèbre en Espa-
gne, et le souverain doit s'y rendre en voiture d'apparat
tous les samedis, ou s'y faire représenter par un de ses pa-
rents, quand il ne peut s'acquitter lui-môme de cette pieuse
étiquette.
   Il y a encore plusieurs monuments à visiter à Madrid, le