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DE BESSENAY ^75
son fils Charles, la Bourgogne cisjurane, comprenant la
Provence et notre pays ; en 883, Charles meurt sans pos-
térité, et son frère Lothaire prend Lyon et Vienne ; à sa
mort, Lyon est réuni à la 'couronne de France par l'empe-
reur Charles-le-Chauve. Cette réunion fut éphémère et
bientôt, en 879, sous le règne de Louis III et Carloman,
un seigneur ambitieux, Boson, duc de Provence, assemble
un concile à Mantaille et se fait nommer roi de Provence
ou d'Arles; il parvint à conserver son titre royal et à se
faire reconnaître roi jusqu'en Bourgogne, y compris le
Lyonnais. Son fils Louis hérite de ses Etats, le cartulaire
de Savigny le cite souvent à la fin de ses actes avec le titre
de roi; en 966, Conrad-le-Pacifique, roi de Bourgogne
transjurane et vassal de l'empire d'Allemagne, hérite de l'an-
cien royaume d'Arles par les droits de sa femme Mathilde,
sœur du roi Lothaire de France; en 993, leur fils Ro-
dolphe-le-Fainéant leur succède, mais il meurt sans enfants
après avoir désigné pour héritier Conrad-le-Salique, empe-
reur d'Allemagne, c'était en 1032. Notre pays 'n'apparte-
nait déjà plus à la France et la 'séparation devenait dès lors
définitive, du moins en droit. En fait, on sait ce qui arriva :
l'autorité des empereurs d'Allemagne, dans le Lyonnais, fut
purement nominale et le véritable souverain fut l'archevê-
que, à partir de 1032, sous Burchard II; mais cette autorité
ne s'établit qu'insensiblement, Lyon et son district consti-
tuaient un état, véritablement indépendant en fait, sous un
gouvernement théocratique.
Avant cette époque, notre pays eut encore à souffrir des
ravages causés par les Hongrois qui l'envahirent en 934 ;
ils saccagèrent les terres de l'abbaye de Savigny et dissipè-
rent un grand nombre de ses titres de propriété ; aussi,
lorsque l'abbé Ponce entreprend la rédaction du Cartulaire
de l'abbaye, commence-t-il tout de suite à se plaindre de