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 124                 LA MER SAHARIENNE

 une fois, et que le seul résultat de tant d'efforts et d'argent
• dépensé ne serait que quelques bancs de sel et quelques
 marécages de plus au fond des Chotts du désert. D'autres,
. et parmi ceux-ci des hommes éminents, au premier rang
 desquels il faut citer M. Pomel, sénateur d'Oran, ont nié
 les traditions relatives à l'existence d'un ancien golfe dans
 ces parages et contesté les observations géologiques de
 M. Roudaire qui les corroboraient; ils se sont en outre
 efforcés de démontrer, par d'ingénieux calculs, qu'une pa-
 reille nappe d'eau, alors même qu'il serait possible de la
 reconstituer, n'exercerait aucune influence, ou n'aurait
 qu'une influence nuisible sur le climat des contrées immé-
 diatement avoisinantes.
    Ces attaques, inspirées quelquefois par des causes assez
 étrangères au fond même du débat, n'avaient peut-être
 pas, pour les personnes au courant des choses d'Algérie,
 toute la gravité que l'incontestable autorité scientifique
 de leur principal auteur leur a fait attribuer en Europe.
 Elles n'y sont pourtant pas restées sans réponse, et les pro-
 jets de M. Roudaire, indépendamment de l'appui officiel,
 en quelque sorte, de MM. Paul Bert, G. Perrin, de Les-
 seps et de l'Académie des sciences, viennent de trouver,
 pour la partie géologique tout au moins, un nouveau cham-
 pion en la personne de M. Desor, le grand archéologue de
 Neuchâtel. Dans une brochure récente, ce dernier a dé-
 montré que si M. Pomel traitait sans façon les textes des
 géographes grecs et latins attestant l'existence historique de
 l'ancienne mer saharienne, il avait fait preuve d'une légè-
. reté ou d'un parti-pris non moins grands en niant que cette
 mer eût laissé aucunes traces géologiques. Sans se pronon-
 cer sur la question historique, qui reste en dehors de sa
 spécialité, M. Desor a démontré, par une série de docu-
  ments et d'observations techniques recueillis au cours d'un