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                    LA MER SAHARIENNE                      12,

voyage exécuté par lui il y a quelques années dans le Sa-
hara, en compagnie de M. Ch. Martins, de Montpellier,
que des eaux marines avaient recouvert, durant la période
quaternaire et jusqu'à une époque rapprochée de nous, la
surface du grand désert ; qu'elles y avaient laissé des traces
de leur présence indéniables et faciles à reconnaître pour
quiconque se donnait la peine d'aller les examiner.
   Tel est, en quelques mots, l'état dans lequel se présente
aujourd'hui cette question de la mer saharienne. Elle a,
pour nous autres habitants de la vallée du Rhône, une im-
portance d'autant plus grande que nos intérêts en Algérie
sont plus considérables et que nous nous trouvons dans
une zone plus directement soumise aux influences afri-
caines. Si les projets de M. Roudaire réussissent heureuse-
ment, nous serons les premiers à en bénéficier par l'accrois-
sement de richesses qu'ils apporteront à toute la région de
la Méditerranée française. Si leur résultat était désastreux
et venait justifier les terribles appréhensions de M. About,
 c'est nous qui serions les premières victimes de ce retour
de la période glaciaire et qui verrions les premiers le gla-
 cier du Rhône se remettre lentement en marche vers Lyon.
 Dans le reste de la France, au contraire, le climat dépen-
 dant beaucoup plus de l'influence océanienne que de l'in-
 fluence méditerranéenne, et la chaîne des Cévennes sépa-
 rant notre territoire en deux régions bien distinctes, les
 conséquences de cette révolution ne s'y feraient qu'indirec-
 tement sentir. Il n'est donc pas hors de propos d'examiner
 ce qu'il faut craindre ou ce qu'il faut attendre de la création
 d'une mer intérieure au sud de l'Atlas, c'est-à-dire de re-
 chercher ce que fut le Sahara à l'aurore des temps histori-
 ques et durant les périodes géologiques qui ont immédia-
 tement précédé la nôtre.