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DE BESSENAY 11'7 bessenéen ; néanmoins, il est bien certain qu'ils l'habitèrent, où se seraient-ils donc placés, en vérité ? Aucun vestige de monuments celtiques ne subsiste en- core et n'a été découvert à Bessenay, du moins d'une fa- çon certaine ; pas de dolmens, de cromelechs, de menhirs, de tumuli sur le sol de Bessenay, mais à cela rien d'éton- nant; le polythéisme romain et le christianisme ont suffi pour faire disparaître ces vestiges de la vieille religion des hommes des chênes. Il faut le reconnaître, les Romains furent un peuple très tolérant en matière religieuse, toute religion était pratiquée avec protection dans le vaste empire : nous voyons les Juifs affranchis de l'obligation de se présenter en justice le jour du sabbat. Mais il y eut de cruelles exceptions pour le christianisme et pour le druidisme; les Romains firent une guerre à mort à ce dernier et l'anéantirent dans les Gaules, parce que le druide n'était pas seulement le prêtre, mais encore le chef politique ; nous savons que Claude prononça la peine de mort contre tous les adhérents du druidisme. Il n'est donc pas étonnant que la politique romaine fît dis- paraître tous les signes d'une religion patriotique qui sou- levait constamment contre les envahisseurs, et cela fut facile dans nos pays où l'autorité de Rome était considé- rable. Les dolmens s'écroulèrent, et les chênes fatidiques ne reçurent plus la visite de la faucille d'or du druide, dans leurs forêts désormais muettes. Les derniers druides du- rent se réfugier dans les contreforts boisés et sauvages de PArjoux et du Popey ; en 1793 il y eut d'autres réfugiés. Nous savons qu'à Saint-Bonnet, en face de Bessenay, il y eut un dolmen que les légions romaines respectèrent et à côté duquel ils érigèrent, dit-on, un autel à Mercure. Le christianisme arriva, et la vive piété des premiers as- cètes dut achever la destruction des derniers débris des mo-