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70 UNE FAMILLE NOBLE maire Vitet laisse périr, sans secours, les huit officiers de Royal-Pologne que la vieille forteresse abritait la veille con- tre l'émeute. Il y en eut qui ne furent achevés qu'aux Terreaux. Ces terribles scènes se renouvellent trop souvent. Le 29 mai 1793, Lyon se révolte enfin, à la nouvelle du complot formé, paraît-il, pour le détruire ; et le chef im- provisé du mouvement, M. Madinier, entre à cheval à l'Hôtel-de-Ville, un pistolet à chaque main. Cependant, la Convention arme pour réduire la ville rebelle qui se prépare, à son tour, à la résistance. M. de Chennelette refuse la di- rection suprême de la défense. M. des Echerolles répond de même à une offre pareille. M. de Précy, qui souffre moins que ces vieux soldats des atteintes de l'âge ou de la maladie, accepte ce poste. Il n'a guère sous ses ordres que 6,000 combattants. Les émotions, les péripéties de ce siège, où des deux côtés tant de courage et de valeur furent si malheureusement dépensés, M1Ie des Echerolles ne cherche pas à nous les dire exactement; mais elle nous fait vivre sous son toit, elle nous montre l'état intérieur de la ville, elle nous fait entendre le sifflement des bombes qui depuis le 8 août (1793) tombent en mille endroits. Le 29 septem- bre ;, la ville est attaquée sur tous les points. Le poste de Saint-Irénée, que défend M. des Echerolles, est emporté. Celui de Saint-Just tient encore. Le 9 octobre, la ville est prise. Alexandrine et sa famille cherchent à disparaître, dans le trouble et le désordre du premier moment. De l'an- cien hôtel de Provence, près de la place de Bellecour, ils voient, courant les rues, montés à poil sur de lourds che- vaux, de grands sacs vides auprès d'eux, les paysans auver- gnats venus pour le pillage (p. 106), et reconnaissent au passage les gens de Moulins qu'amène à Lyon le même appât sordide. M. des Echerolles en fuite, sa sœur est arrêtée à sa place. Seule à 14 ans, Mllc des Echerolles, que