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) 2 DIÎ LA PEIN'TURK d'hui, les infimes épisodes ou les vulgaires détails de la vie des champs, pour s'élever aux grandes pensées et s'attaquer aux vastes horizons, aux grandeurs, aux immensités, à toutes les merveilles que leur offre la nature. Peinture de fleurs. — J'avoue ici mon embarras. J'ai beau chercher, on m'offre plus de fausse monnaie que de pièces de bon aloi et je n'y trouve pas mon compte. On dira que je suis un raisonneur, un encroûté qui n'a pas le droit d'être difficile. Voyons donc si j'ai si grande- ment tort. Je mets en fait, je soutiens hardiment que plus d'un peintre de fleurs, en passant devant ces magasins où des jeunes filles confectionnent avec tant d'adresse des fleurs artificielles, s'est écrié : « Que je voudrais faire la fleur comme cela ! » Oui, à coup sûr, Monsieur, ces jeunes ouvrières font plus nature que vous. C'est dans ce genre malheureux, surtout, que les im- pressionnistes foisonnent, pullulent et s'en donnent à cœur-joie. A Paris, où cette manière d'interpréter la fleur par à peu près a pris naissance, on en était arrivé à payer fort cher les toiles d'un paysagiste qui, pour prouver que la peinture de fleurs n'est pas difficile, brossait un tableau en deux jours. Ce procédé amena bientôt une nuée, une tourbe de gâcheurs impressionnistes ; ils régnèrent un instant, mais la vogue dura peu, et aujourd'hui on les cote fort au-des- sous de zéro. Car c'est là surtout que l'artiste a besoin de savoir, d'é- tude, de goût, de délicatesse et d'habileté. Voyez comme la fleur brille gracieusement devant vous; comme les pétales entourent avec élégance les étamines et