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AUTOUR DE LYON. 449 rien ne se perd ici-bas, pas même le plus mince cheveu tombé de nos têtes. — Dieu de Dieu! ce nom désignatif serait-ce par hasard Cunieu, ce groupe de trois maisons si paisible en son barathre ? — Oui, Cunieu est de tout point identique à Cognac, Cogney, Coigny, Coigneu, etc., toutes localités sises à une frontière ex- primée par une jonction de rivières, par une chaîne de monta- gnes, par un défilé ou quelque autre accident extérieur de Ja nature ; et sa forme celtique fut ceant-cant-conl- [i] ac « ex- trémité 1'. » Précipitez-vous maintenant. — Ma foi, non ; je préfère m'élever : probablement aurai-je la suite de ce diplôme héraldique d'un nouveau genre à Saint- Bonnet-le- Froid. —-Nonobstant la plus splendide des vues, je passerais outre, dis-je à mon interlocuteur, n'était une fort curieuse légende. Dans le cours du vm e siècle, sur cet âpre sommet, que char- geaient alors des futaies anté-diluviennes, s'élevait un autel druidique. Anciennement, les Edues, les Arvernes ou les Ségu- siaves l'avaient accompagné d'un fort. C'était la première étape du grand chemin gaulois tendant de Lugdunum aux gués ou passages de la Loire. Maîtres de la Gaule, les Romains firent de l'oppidum une fortification régulière, du chemin une voie moins primitive. Us placèrent ensuite une mansion à l'étape. Dolmen et castrum subsistaient encore en 740. A cette époque, les restes de saint Bonnet, transportés de Lyon à Clermont, s'arrêtèrent à la mansion. Le dolmen les reçut une nuit durant, et leur contact, ainsi le raconte la tradition, eut la vertu de le changer en croix. La piété des fidèles éleva non loin une chapelle, rebâtie il y a près de trente années. A quelque distance jaillit une fontaine abondante, la source sacrée de PHiéron-Sauvage probablement; purifiée des souillures de l'idolâtrie, les visiteurs chrétiens ne l'ont pas complètement délaissée (1). (1) Pour plus de détails, v. A. Bernard, ici., ibid. — Autour de Lyon, pp. 367, 368.