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148 NOTICE SUR TRÊVES. « transeant reraorantur. Nihil a natura procreatum sine aliqua « ocultiore causa. » Tout ce que l'on peut conclure de ce texte, c'est que ce lieu était d'un accès difficile et qu'il était placé au-dessus du Faultre, autrement dit, des Fosses, ad fossas. Nous ne connaissons, en effet, aucun endroit dans le Pilât qui réponde parfaitement à cette description, à moins qu'on y voie le lieu connu de tous sous le nom de Saut-du-Gier, et encore répond-il peu exactement aux détails donnés par Jean Du- choul. Au surplus, cette description nous paraît une œuvre de fan- taisie. Nos vieux auteurs s'étonnaient facilement des moin- dres merveilles de la nature; Duchoul ne s'en sera pas fait faute. D'ailleurs, nous trouvons beaucoup de ressemblance entre la montagne de la Chance et celle de la Grande-Magdeleine avec celle de la Chaux, appelée Calcis; élevées à plus de 2,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, semées d'herbes aimées des bestiaux, on y remarque des pentes ardues, de nombreux plis de terrains, de sommets à pic du haut desquels on jouit d'une vue admirable de deux horizons sans fin, du levant au couchant. Là était assis le château du baron de la Chance, demie/ pro- priétaire en 93. Ce nom de la Chance peut, d'une manière vraisemblable, indiquer la position du Calcis décrit par Duchoul ; car cet an- cien fief est appelé fréquemment la Chans-cère dans les chartes du 13e siècle. Voir notamment les Mazuresde VIle-Barbe, page 525 et suivantes, et l'Atlas historique du département du Rhône, par Georges Debombourg. Enfin, si le problème de la fixation du Calcis, voisin des Fos- ses, n'est pas entièrement résolu, du moins une certitude assez complète sur la situation de ce lieu vient de fixer notre atten- tion jusqu'à plus amples renseignements.