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28                   DU DROIT ITALIQUE A LYON.

    A cela on a répondu que l'exécution du cadastre géné-
 ral de l'empire, sous Dioclétien, ne dut pas laisser aux
 villes investies du droit italique une condition meilleure
 que celle de l'Italie elle-même, sinon un fait aussi excep-
 tionnel n'eût pas manqué de laisser des traces positives
 dans l'histoire, aussi bien que dans les monuments légis-
 latifs de cette époque (1).
    Quelle que soit la valeur de cette probabilité historique,
nous devons dire que pour Lyon au moins les documents
historiques semblent trancher la question en faveur du
maintien du privilège.
    En 457, les habitants de cette ville, irrités de la dépo-
sition de l'empereur Avitus, refusèrent de reconnaître
Majorien son successeur. Entraînés par un certain
Paenius, ils proclamèrent pour empereur Marcellin, per-
sonnage aussi distingué par ses talents militaires que
par son savoir. Mais Majorien, sans laisser à ses adver-
saires le temps de préparer leur défense, envoya son lieu-
tenant Egidius assiéger Lyon, qui fut emportée de force.
   Comme peine de sa révolte la ville fut dépouillée de ses
anciens privilèges, accablée d'impôts onéreux et livrée
aux excès d'une garnison qui mit le comble aux maux
qu'elle avait soufferts pendant le siège (2).
    Pour obtenir le pardon de la cité rebelle, Sidoine Apolli-
naire fit en vers le panégyrique de Majorien et supplia ce
prince de délivrer la malheureuses cité des lourdes taxes
qui lui avaient été imposées (3). Les louanges du poète
parvinrent-elles à toucher l'empereur? Sidoine Apollinaire
ne nous l'apprend point d'une manière expresse. Mais le

  (1) Laferrière. Hist. du droit. II, 211. et III, 303.
  (2) Art de vérifier les dates. I, p. 402.
  (3) Sid. Apoll. Carmen Vet XII.