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418                       CHRONIQUE LOCALE.
dennes, les Enfants perdus des Vosges, îa Légion des enfants du sabre
(rien de Saint-Paul) , les Bûcherons du Rhône, les Enfants perdus du
Rhône, le Corps des Vengeurs, nous en oublions des plus pittoresques
et des meilleurs.
   Parmi ces derniers, on nous cite les Tirailleurs du Rhône, ou les Eclai-
reurs, nous ne savons au juste, qui, partis depuis plusieurs semaines,
avec chacun quatre-vingt-dix cartouches, se plaignent de n'avoir pas
encore montré ce que pourrait faire leur bouillante valeur.
   On a beaucoup remarqué le passage des volontaires qui occupaient la
propriété des Carmes-Dcchaux. Ces jeunes gens, d'humeur joviale et ba-
dine, allumaient, la nuit, des feux de joie, sonnaient les cloches, faisaient
des processions, histoire'de rire. Les voisins, qui s'inquiétaient les pre-
miers jours, furent bien vite habitués, et quand des étrangers s'étonnaient,
quand des femmes s'effrayaient, ils répondaient : « Ce n'est rien, ce sont
les volontaires qui s'amusent. »
   Par contre, et en opposition avec la liberté des volontaires , les illumi-
nations du 8 décembre, si générales et si splendides depuis nombreuses
années, ont été supprimées sous le coup de menaces dont les journaux
rouges se sont fait les échos. On a dit que les illuminations étaient réac-
tionnaires ; elles l'étaient depuis vingt ans sans le savoir, et paraissaient
d'autant plus redoutables que des juifs et des protestants y prenaient
part. Les plus brillantes étaient dues à certains magasins juifs du quai
Saint-Antoine. 0 liberté ! sous le règne du despotisme, les israélites pou-
vaient brûler des chandelles ; sous le régime républicain, ils ne le peuvent
plus, et pourtant c'est un drapeau du plus bel écarlate qui flotte sur
l'Hôtel-de-Ville.
    — Les avis du citoyen Blanqui sont religieusement suivis. En vue du
 siège, on a fait des entrepôts de farine et de grain dans nos principales
 églises, à l'Archevêché, ainsi que dans la plupart de nos établissements
 publics. Le pensionnat des Minimes a été exproprié et les élèves ont été
priés de partir sans compensation. La plupart des pensionnats, excepté le
 Lycée, logent des mobiles; quant aux couvents, nous ne savons ce qui
s'y passe ni s'ils appartiennent aujourd'hui à l'Etat ou à des particuliers.
Tout cela se réglera plus tard.
    — L'exemple de Mlle de Cuzieu, offrant cinq mille francs pour l'achat
 d'une mitrailleuse ou d'un canon, a porté ses fruits. M. Hippolytc Peut a
fait un don pareil.
    Puis, le 27 novembre, MM. les artistes du Grand Théâtre ont offert à la
 municipalité une mitrailleuse achetée avec le produit de deux représenta-
tions et baptisée du nom de la Favorite.
    Amenée au milieu d'un brillant cortège de la gare de Perrache aux
 Terreaux, la nouvelle mitrailleuse a été présentée , par M. Gustave
 d'Hérou, doyen des artistes, aux autorités de la ville et du département.
    Son système et son exécution font le plus grand honneur à la célèbre
usine de MM. Petin et Gaudet, en mesure, désormais, d'en délivrer une
par jour à l'armée française.
   Le samedi 3 décemnrc, le quatrième bataillon de la Garde nationale,
 avec le concours zélé et gratuit des artistes du théâtre des Célestins
et de M. D'Herblay, a donné une représentation extraordinaire dont le
produit doit être affecté à l'achat d'une mitrailleuse ou d'un canon. Le
résultat a dépassé toutes les espérances. La recette s'est élevée , avec la
quête, à près de six mille francs.
    Enfin, le 10 décembre, nouvelle représentation, au Grand-Théâtre, des-
tinée à offrir une mitrailleuse à Garibaldi.                    • ..
    A Villefranche, le Cercle de l'Union a souscrit pour l'achat d'une pièce