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4B0 AUTOUR DE LYON. Voilà , ce me semble, tout le celtique qui peut raisonnable- ment se débiter sur Saint-Bonnet-le-Froid. — Bon ! à cette dose, il ne m'agace pas trop le système ner- veux ; continuez donc, je vous en supplie. Par exemple, ratta- chez-vous à la rose, reine des fleurs, ou au roseau, patron de la mobilité, , — Rosat, ce hameau qui, avec quelques autres, jette dans ces montagnes un peu de mouvement et de vie ? — Ah ! non, je le fais venir du cymrique ros, tertre, haut terrain en pente sur la mer ou sur une vallée profonde, cap : Rosat : « la hauteur ou le flanc ardu de la hauteur. » — Passons à un autre. Je ne veux pas vous chicaner pour ce nouveau groupe de trois ou quatre feux : on en rirait. Voici : Iseron ou Yzeron. Si, dans vos baragoins celtiques, celui-là n'a pas son extrait de baptême, je jette ma langue aux chiens ! — Il l'a, mon très-cher, et très-authentique. Quelques lieux de ce nom émaillent la topographie des districts montagneux du Rhône, de la Savoie et de l'Isère. Ce dernier département offre Iseron dans le relief dépendant de l'ancien Royans ; celui de la Savoie le mont et le col à 'Iseran, où commence l'Isère. Iseron ou Iseran se compose de l'article i ou y pour ir (1), et de garon fait avec un suffixe du gaël. carr, zend gair-\, sansc. gir-\k, élévation, montagne, haute roche, commun dans l'Est sous les formes cairon, coiron, cuiron, latinisé en geronus dans la Villa-Gerono, aujourd'hui Mont-Giro ou Girod, localité savoisienne sise aux environs d'Aigue-Belle, sur une haute montagne, et devenu geron, cheron, seron, zeron, comme carr lui-même ger, cher, ser, zeir ou zer (2). Ainsi, la forme primitive est ircaron, puis icaron, et celui-ci a pour corrélatifs le mont /car-us de l'Afrique, l'île montueuse (1) Zeuss, Gramm. celt., p. 218. — Morin, Esquiss. comparât, de» dialect. nêo-celt., part. I, p. 20. (2) V. Lettr. 2', art. eheirs.